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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 09:05

Reparlons un peu d'économie ("ah chouette alors !", dites-vous tous en coeur).

 

On a vu que les Emirats étaient très riches, grâce à l'exportation du pétrole. Mais comment d'un état très riche passe-t-on à une population riche ? Question intéressante de la répartition des richesses, et qui nous concerne aussi sous une forme différente.

 

Aux Emirats, l'état redistribue l'argent aux ressortissants émiratis sous plusieurs formes :

- un "RSA" d'environ 4000 € par mois, avec ou sans travail

- un petite somme mensuelle pour les aider à louer ou s'acheter une voiture (parce qu'avec seulement 4000€ par mois en plus d'un salaire, comment fait-on pour acheter une Porsche ?)

- une prime de mariage de 25000 $ et une villa offerte (et ça peut marcher jusqu'à 4 fois, puisqu'un homme peut se marier jusqu'à 4 fois, même si ça se raréfie de plus en plus)

- une prime pour chaque naissance d'enfant

- des soins entièrement gratuits, une éducation gratuite, des autoroutes gratuites et ce genre de choses.

 

En sachant qu'en plus, les Emiratis priment sur n'importe quelle autre candidature lorsqu'un poste est disponible, qu'on ne peut pas trop les virer puisque les entreprises ont des quotas à respecter, et que les revenus ne sont pas taxés aux Emirats, aussi hauts soient-ils, on imagine bien que la vie ne doit pas être facile pour les Emiratis.

 

Et cela a des conséquences assez dramatiques sur leur comportement ; les enfants ne vont plus à l'école, les jeunes ne veulent pas faire d'étude, et les adultes ne viennent au travail qu'un jour toutes les deux semaines. Eh oui, quand la vie est trop facile, et que d'autres peuvent bosser pour nous, on n'a pas envie d'en faire plus.

Résultat, ce sont les étrangers qui font tourner le pays, avec les dangers que cela peut avoir... Et surtout, les Emirats se retrouvent avec une population qui perd en compétences au fur et à mesure qu'elle gagne en richesse, et ce n'est jamais un bon signe pour l'avenir.


Que seront les Emirats arabes unis dans 30 ans, dans 50 ans, ou dans 100 ans ? Tellement difficile à dire que je n'ai même jamais entendu personne faire des prévisions à plus de 10 ou 15 ans sur le pays. Mais une chose est sûre ; ce sera très intéressant de suivre les évolutions de ce pays.

 

Si vous voulez en savoir plus sur l'économie du pays, allez faire un tour sur l'économie des Emirats arabes unis sur le très bon site (pas encore fini mais de plus en plus complet) Tout sur les Emirats arabes unis !

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7 août 2010 6 07 /08 /août /2010 13:37

Quand on dit que les Emirats sont riches, ce n'est pas exactement vrai. En fait, seul l'émirat d'Abu Dhabi a du pétrole.

 

Les Emirats du Nord (Ajman, Sharjah, Ras Al Khaïmah, Umm al Quwaïn et Fujaïrah, rien que des noms sympas) n'ont jamais mené un train de vie débridé. Tous (à l'exception de Sharjah, qui fait un peu de résistance) ont largement bénéficié du soutien d'Abu Dhabi, qui possède à peu près toutes les institutions dans ces émirats.

 

Pour Dubaï, c'est différent. Ils ont eu du pétrole, sont issus d'une très grande famille, et veulent à tout prix exister face à Abu Dhabi. Quand le pétrole est venu à manquer, il fallait trouver autre chose ; c'est là qu'ils se sont lancés dans cette folie constructrice que l'on connaît : les palmiers sur l'eau, les gratte-ciel immenses...

 

Construire, c'est bien beau, mais il faut de l'argent. Une fois l'argent du pétrole épuisé, il fallait encore trouver d'autres ressources. Dubaï a donc décidé d'ouvrir les investissements aux étrangers, notamment dans l'immobilier ; auparavant, seul l'état et les Emiratis pouvaient acheter des logements. Ca a eu l'effet escompté ; les investisseurs sont venus par milliers et les bâtiments ont poussé comme des pâquerettes (qui elles, n'ont jamais poussé aux Emirats).

 

Mais les investisseurs occidentaux étaient plus attirés par l'attrait financier que par un logement aux Emirats. Une fois les logements construits (et encore, parfois même avant qu'ils soient finis), ils revendaient le bâtiment, réalisant ainsi une plus-value intéressante. Les acheteurs revendaient aussitôt et ainsi de suite, entraînant une spirale des prix vertigineuse.

 

Jusqu'au jour où ce qui devait arriver arriva ; les investisseurs ont commencé à se méfier, à ne plus acheter, et on s'est rendu compte que le prix auquel ils avaient acheté les logements était largement surévalué. Crise de confiance, patatra, les prix dégringolent, plus personne ne veut acheter : les malchanceux qui ont acheté en dernier se retrouvent ruinés... On avait beaucoup trop construit, sans même se demander si on avait vraiment besoin de tout ça.

Résultat ; aujourd'hui, on estime à plus de 50 000 le nombre de logements inoccupés à Dubaï. 

 

Les statistiques officielles disent que tout va bien, et que ça va repartir, mais en coulisse, on estime à 5 ans minimum le temps qu'il faudra pour résorber le surplus. Dubaï, fort dépourvu, vient demander l'aide de la fourmi sa voisine (Abu Dhabi), qui travaillait aux temps chauds. Trop heureuse de pouvoir prêter à cette emprunteuse, la fourmi fait chanter la cigale dubaïotte, et négocie tranquillement le rachat de Dubaï (c'est pour ça que le Burj Dubaï, le building le plus haut du monde, s'appelle désormais Burj Khalifa, du nom de l'émir d'Abu Dhabi).

 

Abu Dhabi, qui n'a que très peu ouvert son marché aux investisseurs européens (seuls les logements sur deux petites îles d'Abu Dhabi peuvent être achetés par des étrangers), et qui, surtout, a du pétrole et n'a construit que ce dont il avait besoin (avec une notion du besoin un brin différente de la nôtre, cela dit), ne risque absolument pas de voir une telle crise arriver.

 

Retrouvez cet article "Crise du logement à Dubaï" et beaucoup d'autres sur le site Tout sur les Emirats arabes unis.

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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 10:09

GCC-LOGO.gifPour mieux comprendre les pays du Golfe, le mieux est de commencer par le Conseil de Coopération du Golfe (en anglais le Gulf Cooperation Council, soit GCC).

 

Le GCC (logo à droite) est une organisation qui regroupe 6 pays ; l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Barhain, le Qatar, le Koweït, et Oman. La partie qui reste en jaune dans la péninsule arabique est le Yémen, qui a un statut d'observateur au GCC.

 

Cette alliance n'est pas qu'économique ; elle est aussi militaire et diplomatique ; un peu comme l'Union Européenne, à la différence que le GCC n'a pas vocation à s'occuper de politique intérieure.

Le projet d'une monnaie commune dans les pays du GCC était même fortement engagé, et le système prévu était basé sur le système de l'euro. Malheureusement, la crise récente en Europe a complètement gelé ce projet, faisant apparaître les faiblesses d'une telle organisation.

 

Le GCC a été créé en 1981, sous l'impulsion de l'Arabie Saoudite, la principale puissance de la région, et avec le soutien actif des Etats-unis, qui sont depuis longtemps copains comme cochons (c'est le cas de le dire) avec l'Arabie. A l'époque, la guerre Iran-Irak faisait rage, et les envies guerrières de l'Iran inquiétaient fortement les pays du Golfe.

 

C'est donc un désir de stabilité (tant économique que politique) qui a poussé ces pays à s'unir, de la même manière qu'en Europe après la seconde guerre mondiale. Ils ont bien compris que la stabilité leur apporterait la prospérité, et que par dessus tout, il n'y a rien de pire qu'une guerre chez ses voisins. Et militer pour la paix dans la région, ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile.

 

Lorsqu'en 1990, l'Irak attaque le Koweit, le GCC se range immédiatement du côté des Américains pour libérer le Koweit, malgré le soutien apporté à l'Irak face à l'Iran 9 ans auparavant. C'est d'ailleurs le soutien du Yémen à l'Irak pendant la guerre du Golfe qui lui vaut encore aujourd'hui de ne pas faire partie du GCC.

Pendant la récente guerre en Irak, le GCC a encore une fois apporté son soutien aux Américains, bien que plus discret cette fois-ci, estimant que c'était le meilleur moyen (ou le moins pire) pour avoir une région en paix.

 

Aujourd'hui, le GCC milite pour un Moyen-Orient sans armes nucléaires (ils sont très actifs dans les négociations avec l'Iran), et en paix. Par rapport à Israël, et malgré des relations diplomatiques assez tendues avec l'état hébreu, le GCC est prêt à reconnaître Israël comme un état dans ses frontières de 1967, en échange de la reconnaissance par Israël de l'état Palestinien (c'est pas gagné).

Economiquement, ils ont mis en place une zone de libre échange des biens, et ont grandement facilité les échanges économiques entre eux.

 

En plus de son grand poids économique, principalement du au pétrole et au gaz, le GCC acquiert un poids diplomatique de plus en plus important, en raison de ses positions modérées et de sa grande stabilité dans une région très troublée.

 

C'est la fin de ce premier épisode, déjà très long, du feuilleton de l'été consacré au GCC : à suivre, la crise financière de Dubaï, le système de répartition des richesses aux Emirats, les relations entre les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite et bien d'autres...

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